Guinée – MGF : la Guinée enregistre une légère baisse, PFFG recommande l’appui des ONG dans la sensibilisation, la multiplication et le durcissement de la répression

Depuis 2012, l’humanité célèbre la journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines le 06 février. C’est une initiative de l’Organisation des Nations-Unies qui vise à éradiquer ces pratiques qui font partie des plus graves violations des droits des filles et des femmes victimes. La journée est célébrée cette année sous le thème “partenariats avec les hommes et les garçons pour transformer les normes sociales et genre afin de mettre fin aux mutilations génitales féminines”.

En prélude à la célébration de cette journée, le Ministère de la Promotion Féminine de l’Enfance et des Personnes Vulnérables (MPFEPV) a publié (sur sa page Facebook) certaines données (de l’Enquête Démographique et de Santé 2018) relatives à la pratique des MGF en Guinée. Selon ces données, les MGF touchent “les filles de 0 à 14 ans qui représentent 23% de la population” guinéenne et “les femmes” âgées “de 15 à 49 ans qui représentent 24,8% de la population” guinéenne.

Le département en charge de la condition féminine et des personnes vulnérables note ensuite une légère baisse au niveau du taux de prévalence. Il est à “94,5% chez les femmes de 15 à 49 ans, soit 2,5% en six ans et 39% chez les filles de 0 à 14 ans, soit 6%. Ces taux, “pour les mêmes tranches d’âge”, renseigne le MPFEPV, était à respectivement à 97% et 45% en 2012, selon l’Enquête Démographique et de Santé de qui le MPFEPV tient ces statistiques.

Les données du MPFEPV montrent également que les MGF sont pratiquées à 72% par des exciseuses traditionnelles pour “la tranche d’âge de 15-49 ans”, 17% seulement sont pratiquées “par des professionnels de santé”. “Parmi les fille de 0-14 ans, ces pourcentages sont respectivement de 50% et 35%”, ajoute le département dirigé par Aicha Nanette CONTÉ, anciennement en poste au bureau local de l’UNICEF.

Malgré ces chiffres effroyables, on s’aperçoit que “56% des femmes pensent que l’excision est une nécessité religieuse et 65% ont déclaré que la pratique de l’excision devrait continuer”, apprend-on toujours du MPFEPV.

Recommandations de PFFG

Au vu de ces données, il importe de faire remarquer que des efforts doivent être redoubler. Protection Fille Femme de Guinée – PFFG exhorte le MPFEPV à mobiliser ses partenaires afin d’appuyer les initiatives des ONG visant à sensibiliser les populations. Ces actions de sensibilisation devront connaître la mobilisation des garçons et des hommes comme le stipulent le thème de l’année. La prise de conscience de ces derniers peut contribuer à changer la donne.

Nous recommandons également que la répression se poursuivent comme nous l’avons déjà constaté dans les Communes urbaines de Lélouma, Kissidougou, Guéckédou, etc., où des exciseuses ont fait l’objet de condamnations. Dans ce sens, nous souhaiterions que les auteures et complices soient durement reprimés par la loi en raison des conséquences (à vie parfois) que les MGF entraînent sur les survivantes.

En fin, au Ministère de la Promotion Féminine de l’Enfance et des Personnes Vulnérables, de faire en sorte que ces données soient actualisées.

Saa Joseph KADOUNO, Chargé de Communication PFFG

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